Soixante-dix-huit milliards d'euros pour le Portugal, une pilule amère

Malgré ses tentatives de sortie de crise, Lisbonne a dû se résoudre à appeler le FMI et l'Union européenne à la rescousse.

"L'économie portugaise fait face à des défis économiques considérables et nous pensons que les pas courageux qui sont en train d'être faits lui permettront de revenir sur la bonne voie. Ce programme nécessitera des efforts majeurs de la population, un effort vraiment national."

Cette déclaration signée Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI, et Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques, a provisoirement conclu le dernier épisode en date d'une série commencée début 2010, avec la reconnaissance de la quasi-faillite de la Grèce, suivie de la crise irlandaise l'hiver dernier, et dont le décor s'est aujourd'hui déplacé au Portugal. Une série qu'on pourrait intituler "Sauvez la zone euro !"...LePoint

Crise de la dette:

Quelles conséquences pour les banques françaises en cas de faillite de la Grèce ?

La Grèce va-t-elle réussir à rembourser ses dettes? La question s’impose, alors que l’endettement du pays devrait atteindre 340 milliards d'euros cette année, soit environ une fois et demie le produit intérieur brut du pays. Et elle inquiète ses créanciers, au premier rang desquels on compte les banques françaises.

>> Risques de conséquences en cascade en cas de faillite de la Grèce…

Celles-ci détiennent directement quelque huit milliards d'euros de dette souveraine grecque: 4,5 milliards pour BNP Paribas, 2,7 milliards pour la Société Générale, 2,1 milliards pour BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne) et 500 millions d'euros pour le Crédit Agricole.

56 milliards de dollars

Mais les fonds des banques françaises exposés, notamment à travers les banques grecques, sont bien plus importants. Les banques françaises possèdent ainsi 56,740 milliards de dollars de créances en Grèce, selon les récentes statistiques de la Banque des règlements internationaux et pourraient être menacées par les effets de second tour, c’est-à-dire être par la faillite d’établissements financiers eux-mêmes exposés à la dette grecque.

Le montant de ces créances s’est certes réduit de près de 30% depuis un an, comme le notait le Figaro, mais suffit déjà à pénaliser l’activité des banques...20minutes

Le prêt à la Grèce et des avances aux collectivités plombent les comptes de l’Etat

L’Etat affiche des comptes déficitaires de 33,6 milliards d’euros à fin mars, contre - 28,9 milliards à la même période un an plus tôt, selon des chiffres publiés par le ministère du budget, vendredi 6 mai.

Pour expliquer cet accroissement du déficit, Bercy met en avant des “éléments exceptionnels”, recensés dans ce que l’on appelle les comptes spéciaux.

Y figurent les “décaissements du prêt octroyé à la Grèce opérés en janvier et en mars” pour un montant total de 4,5 milliards d’euros. Y figurent également des avances aux collectivités locales, afin de “leur assurer une garantie de ressources de trésorerie”.

Hors ces éléments, le solde du budget général de l’Etat s’améliore de 7,5 milliards, le déficit restant néanmoins de 17,09 milliards...LeMonde

Les dépenses de fonctionnement sont en hausse de 11,9 %, à 9,1 milliards. Les dépenses d’intervention (aides sociales et économiques) baissent de 2,6 %, à 16,5 milliards. Le budget 2011 prévoit une baisse de 5 % pour ces deux postes.

...dans les cartons

Une restructuration de la dette grecque, anticipée par les marchés, n'est "pas à l'ordre du jour", a insisté jeudi le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet à Helsinki.

La Grèce a adopté un plan de restriction budgétaire, a souligné M. Trichet. "L'important est de le remplir, point", a-t-il ajouté, estimant que c'est la seule manière pour ce pays de retrouver "sa crédibilité" sur les marchés.

Face aux spéculations à ce sujet, la BCE n'a jamais caché qu'elle était opposée à une restructuration de la dette grecque, qui pourrait avoir des répercussions sur tout le système bancaire de la zone euro.

M. Trichet a aussi insisté sur la nécessité pour tous les pays de la zone euro, et pas seulement ceux en difficulté actuellement, de mener une politique budgétaire stricte.

Le conseil des gouverneurs de la BCE, réuni en Finlande, a décidé jeudi de maintenir son principal taux directeur à 1,25% après une hausse de 25 points de base le mois dernier. AFP